Dimanche du Pharisien & du Publicain

En cette première semaine de préparation au Grand Carême  qui nous mène à  la fête de Pâques  centre et fondement de notre foi, je suis heureux de m’adresser à vous pour la première fois.

Rien, bien sûr, ne pourra remplacer la Divine Liturgie, ni la communion au Saint Corps et au Précieux  de Notre Seigneur Jésus Christ, mais pour rassembler nos fidèles et pour mieux faire connaître notre petite mais historiquement importante paroisse ce site peut faire beaucoup.

Permettez moi de soumettre à votre réflexion et à votre méditation ce sermon du regretté Père Cyrille Argenti prêtre à Marseille dans la seconde partie du XXème siècle.

Bon chemin vers Pâques !

A bientôt !

P.Artchil

Sermon pour le dimanche du Pharisien et du Publicain
Commentaire de l’évangile de la liturgie (Luc XVIII, 10-14)
Père Cyrille. Marseille, le 16 février 1992.

Aujourd’hui commence le Triode. On appelle Triode, le livre qui contient le texte de tous les offices que nous célébrons pendant les 9 semaines qui précèdent Pâques, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au Samedi Saint, du même coup, par extension, on donne ce nom à toute la période pendant laquelle on se sert de ce livre.
C’est donc la période de préparation à Pâques et les trois semaines à venir, de préparation au carême. Donc, tout naturellement cette période commence par la lecture que vous avez pu entendre tout à l’heure de la parabole du Pharisien et du Publicain.
Deux hommes étaient entrés au même moment au Temple de Jérusalem pour prier. Le Pharisien était un homme vertueux. Il disait, et c’était sans doute vrai, qu’il jeûnait deux fois par semaine, qu’il donnait un dixième de tous ses revenus au temple et aux pauvres. Il n’y en a peut-être pas beaucoup d’entre nous qui en faisons autant!
Alors, il entre dans le temple, tout fier de sa vertu, il remercie Dieu d’être meilleur que les autres hommes qui n’arrivaient pas comme lui à observer toute la Loi et en particulier d’être meilleur que ce Publicain, ce misérable qui était à ses côté: ” Je Te remercie que je ne sois pas adultère et rapace comme la plupart des gens”.
Toutes ces vertus qu’il s’attribuait, étaient sans doutes authentiques, mais il lui manquait la principale qu’avait le Publicain. Le Pharisien gâchait toutes ses vertus par son orgueil. Il s’en attribuait le mérite, il en était fier, il se croyait meilleur que les autres. Il était content de lui-même, il était satisfait, il pensait, comme disent certains aujourd’hui, avoir gagné et mérité le Ciel. Au fond il n’avait plus besoin d’un Sauveur,
il n’avait plus besoin du Christ, à la limite il n’avait plus besoin de Dieu.
A côté de lui, ou plutôt en arrière, n’osant même pas lever la tête vers le ciel, se tenait le Publicain, un collecteur d’impôts méprisé, un peu voleur sur les bords, un peu truand, il avait fait un tas de bêtises dans sa vie, il en était terriblement conscient. Il n’ose pas lever la tête vers le ciel et il supplie simplement: “Seigneur, aie pitié de moi, pêcheur”.
Jésus, après avoir raconté cette parabole, nous dit: “C’est lui, le publicain et non l’autre qui est sorti juste aux yeux de Dieu.
Aujourd’hui encore, dans nos paroisses, dans nos communautés, on peut apercevoir ces deux types de fidèles. D’une part, il y a ceux qui ayant reçu de leur parents une bonne et saine éducation, de bons principes ont réussi à mener une vie bien organisée, une vie pure et vertueuses une vie réussie: bonne épouse, bon père de famille, honnêtes dans leur travail… Puis, il y a ceux qui ont eu une vie plus tumultueuse qui se sont un peu noyés dans les difficultés de la vie, élevés Dieu sait dans quelles conditions, poussés à droite et à gauche, finalement livrés à leur solitude, à leur faiblesse et peut-être à la drogue, au vice… Ils en sont conscients, ils le regrettent, ils aimeraient pouvoir entrer malgré tout dans le Royaume de Dieu et ils demandent humblement pardon à Dieu.
Ces deux types d’hommes devraient se compléter. Si le premier n’était pas orgueilleux et si le deuxième se repentait sincèrement, alors ils pourraient s’aider l’un l’autre. Le deuxième imitant la vertu du premier et celui-ci imitant I’ humilité du second.
L’humilité par laquelle on est conscient qu’on a besoin d’un Sauveur et que de nous même et par nous même seuls nous ne méritons rien. Après tout, il est naturel, normal de faire le bien, c’est le vice, le péché qui est contre nature et comme dit le Seigneur Jésus, “on ne félicite pas un serviteur qui fait son travail mais on le lui reproche si il ne le fait pas”. Il est normal que les serviteurs de Dieu soient vertueux. C’est le contraire qui est monstrueux. Alors, il n’y a jamais de quoi se vanter.
Dés l’instant où on est satisfait de soi, dés l’instant où on commence à se vanter et à se sentir meilleur que les autres, toutes nos vertus sont anéanties car celui qui s’élève sera abaissé. Inversement, celui qui est enfoncé dans la boue, dans le péché mais qui a l’ardent désir, la sincère volonté de s’en sortir et qui supplie le Seigneur de le sauver, de le changer, de le tirer d’affaire, qui a confiance dans la puissance de Dieu, qui sait que le Christ Libérateur peut. Lui seul, changer le cœur d’un homme repentant, celui-là accède au Royaume. Alors mes amis, essayons d’avoir la vertu du Pharisien et l’humilité du Publicain.
Nous pourrons alors entrer dans le carême et arriver jusqu’à la grande joie de la Rencontre avec le Christ Ressuscité.
Pour finir je vous rappelle que cette semaine, en honneur au Publicain, il n’y a pas vendredi comme la semaine de Pâques.

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Assemblée Générale de l’Association Cultuelle Paroisse Orthodoxe Géorgienne Ste Nino de Paris